Volume 5 Numéro 9 - 15 août 2006

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SOMMAIRE

Enjeux-ÉNERGIE
>La Maison du développement durable sera certifiée LEED platine
> La mise en chantier d’un important parc éolien paralysée
> Pour un projet Apollo sur les énergies vertes
> Focus > Une imposante coalition propose un plan national pour l’efficacité énergétique aux États-Unis
> De nouveaux tarifs de rachat de l’électricité en France
> Ontario : un potentiel inégalé de production décentralisée
> La Tesla : une voiture aux performances électrisantes

Enjeux-CLIMAT
> Une allocation personnelle de carbone en Grande-Bretagne
> Un système d’échange de crédits d’émissions en Chine... excluant le CO2
> Le Royaume-Uni et la Californie s’unissent contre les changements climatiques
> La fonte des glaciers du Groenland s’accélère
> Stocker le carbone dans les abysses


NOUVELLE du Centre

Analyse sur la justification du projet de détournement Eastmain 1A/Rupert

À la demande des chefs de trois communautés cries, Philip Raphals, DG du Centre, a produit une analyse de la justification du projet Eastmain 1A/Détournement Rupert. Le rapport a été soumis aux deux instances chargées de l’évaluation environnementale du projet, soit la Commission fédérale de l’examen (de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale) et le Comité d’examen (« Comex ») créé en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.

Le rapport est disponible sur le site internet du Centre Hélios, et sur celui de la Commission fédérale.


RÉSULTATS du sondage

Voici les principaux résultats de notre sondage effectué en juin dernier.

Plus de 500 de nos lecteurs y ont répondus et nous les remercions chaleureusement.

Très satisfaits ou satisfaits

> des sujets et thèmes - 97,6 %
> de la rigueur journalistique et de la pertinence de l’analyse - 95,3 %
> de la qualité du français - 97,2 %

87 % consultent toujours ou souvent Enjeux-ÉNERGIE (EÉ) lors de sa parution.

À PROPOS du bulletin

Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie.

Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique.

Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts.

- Parution toutes les trois semaines -

Coordonnateur :
Alexis BEAUCHAMP

Équipe de rédaction :
Alexis BEAUCHAMP, Sophie GEFFROY, et Philip RAPHALS

Production :
Sophie GEFFROY


REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier les partenaires suivants pour leur appui à cette publication :


 


 


Nous remercions également nos abonnés corporatifs :

> Environnement Canada
> Fasken Martineau DuMoulin S.E.N.C.R.L.
> Mouvement Desjardins

Bâtiment vert
La Maison du développement durable sera certifiée LEED platine

Hydro-Québec et Équiterre ont conclu une entente de principe qui prévoit la construction d’un bâtiment écologique démonstratif qui accueillera différentes organisations, notamment Greenpeace, le Conseil régional de l’environnement de Montréal, Unisfera, Environnement Jeunesse, Options Consommateurs et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

L’accord stipule que la Maison du développement durable sera érigée dans le quadrilatère délimité par les rues Sainte-Catherine et René-Lévesque, entre Saint-Urbain et Clark à Montréal. Hydro-Québec a signé un bail louant un terrain lui appartenant pour la somme symbolique de 1$ par année pour 50 ans.

D’autres partenaires majeurs de la Maison du développement durable sont le Mouvement Desjardins, la ville de Montréal, l’École de technologie supérieure et la firme de génie conseil Teknika-HBA. Hugo Latulippe, auteur des films Bacon et Ce qu’il reste de nous, réalisera un film sur le processus de construction du bâtiment.

Le bâtiment sera conçu selon les critères LEED platine, le niveau le plus exigeant en construction écologique, qui permettra d’assurer une vitrine de démonstration à plusieurs technologies environnementales innovatrices. Le bâtiment serait le premier à obtenir cette distinction au Canada.

D’une superficie totale de 50 000 à 100 000 pieds carrés, la Maison du développement durable devrait ouvrir ses portes à l’automne 2008.

Environ la moitié du budget d’un peu moins de 18 M$ est actuellement assurée. Les sources de financement proviennent du secteur privé, des organisations locataires, de fondations philanthropiques et des différents paliers gouvernementaux, notamment.

> Pour en savoir plus
[site sur la certification LEED]
[communiqué]

Énergie éolienne
La mise en chantier d’un important parc éolien paralysée

La municipalité régionale de comté (MRC) de Rivière-du-Loup et le promoteur ontarien SkyPower ne parviennent pas à s’entendre quant à l’emplacement précis d’une quarantaine d’éoliennes d’un parc qui en compterait 134, pour une capacité totale de 200 MW. Les pourparlers ont repris à la fin juillet sous l’égide du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, qui tente de réconcilier les positions dans le but d’assurer la réalisation du projet évalué à 350 M$.

Les discussions avaient effectivement été suspendues suite à la décision unanime des élus de la MRC de rejeter la proposition de SkyPower visant l’adoption d’un règlement de contrôle intérimaire (RCI) plus souple que celui en vigueur actuellement. L’application du présent RCI fait en sorte que l’emplacement prévu de 43 éoliennes est hors normes, c’est-à-dire trop près du fleuve Saint-Laurent, de certains villages ou d’autoroutes. La MRC préfère attendre l’avis du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) sur le projet de SkyPower prévu pour la mi-septembre avant de décider si elle veut modifier son RCI.

SkyPower a clairement affiché sa déception devant la décision de la MRC et a même fait allusion au fait que la position adoptée par cette dernière pourrait causer l’abandon du projet : « tout est possible », affirmait le porte-parole de SkyPower au Devoir le 21 juillet.

Il est toutefois loin d’être clair quelles seraient les conséquences d’un tel abandon pour le promoteur. L’entreprise a conclu une entente gré à gré (sans appel d’offres) avec Hydro-Québec, le contrat stipulant que les premiers kW du projet doivent être fournis à Hydro-Québec Distribution avant 2007. De plus, la vente des parts de sa société en commandite l’an dernier lui donne d’importants crédits d’impôts, mais ceux-ci ne sont valables que si un minimum de 26 éoliennes sont érigées avant le 31 décembre 2006.

> Pour en savoir plus
http://www.bas-saint-laurent.org/texte.asp?id=3074 – [MRC Rivière-du-Loup] http://www.ledevoir.com/2006/07/21/114186.html – [article] [MRC Rivière-du-Loup]
[article]

Initiatives
Pour un projet Apollo sur les énergies vertes

Le président de la Royal Society, Sir Martin Rees, réclame un programme de l’envergure de celui qui a permis d’envoyer un homme sur la lune afin de développer de nouvelles énergies vertes. Face à l’« inquiétant manque de détermination » des leaders du G8, le scientifique britannique revendique un grand projet international dont l’objectif unique serait d’accélérer la recherche sur les énergies renouvelables et ainsi « éviter un désastre environnemental ».

Il cite en exemple les projets Manhattan, qui a mené au développement de la bombe nucléaire dans les années quarante, et Apollo, qui a permis d’envoyer le premier homme sur la lune en 1969. Ces deux programmes avaient en commun la fixation d’un objectif unique jugé de la plus haute priorité et qui devait être atteint sans égard aux coûts. Ils ont permis d’accélérer les développements de manière importante dans leur domaine respectif. « Aucune des formes d’énergie que nous pouvons produire couramment ne sera vraiment durable à long terme et à l’échelle nécessaire », a précisé M. Rees.

Selon lui, il faudrait que le projet de recherche sur les énergies alternatives soit doté d’un budget annuel au moins dix fois supérieur au 1,5 MM$ actuellement investi dans la fusion nucléaire. Le scientifique rappelle que les investissements nécessaires sont minimes par rapport à l’étendue du problème et aux billions de dollars présentement consacrés à l’énergie. Il propose qu'une taxe sur le carbone pourrait servir à financer le projet.

> Pour en savoir plus
[article]
[article]

Focus
Une imposante coalition propose un plan national pour l’efficacité énergétique aux États-Unis

Un regroupement bigarré de 50 entreprises, services publics, instances décisionnelles et ONG propose une feuille de route visant à susciter un engagement « durable et ambitieux » en faveur de l’efficacité énergétique dans l’électricité et le chauffage. Alors que les États-Unis font face à des prix élevés dans le domaine de l’énergie, à des appels pour des investissements supplémentaires dans l’infrastructure énergétique, à des problématiques environnementales et à des questions de sécurité énergétique, l’efficacité énergétique représenterait un élément clé de la solution à ces problèmes.

Un potentiel énorme

Selon ce groupe, qui travaille en partenariat avec le Département de l’Énergie (DOE) et l’Environmental Protection Agency (EPA), le potentiel rentable d’efficacité énergétique permettrait de diminuer de 20 % la demande nationale d’électricité d’ici 2025. L’adoption au niveau national des programmes les plus performants instaurés par certains États se traduirait par des économies d’énergie annuelles de presque 20 MM$, ou plus de 250 MM$ sur un horizon de 10 à 15 ans en « bénéfices sociaux nets ».

Si ce potentiel était réalisé, l’ajout de 20 000 MW de capacité de production électrique pourrait être évité ou sinon repoussé, soit l’équivalent de 40 nouvelles centrales de 500 MW. Ce scénario éviterait l’émission de 200 millions de tonne de CO2, de 50 000 t/SO2 et de 40 000 t/NOX, et ce, annuellement. Notons que ces chiffres n’incluent pas le domaine du transport, qui n’est pas abordé dans le plan.

Des obstacles à un investissement adéquat

Malgré les bénéfices potentiels très importants des mesures d’efficacité énergétique, le constat du National Action Plan for Energy Efficiency est limpide : « L’efficacité énergétique demeure sévèrement sous-utilisée dans le portfolio énergétique des États-Unis ». Moins de 2 MM$ sont investis chaque année dans des programmes d’efficacité énergétique, alors que des sommes quatre fois plus importantes seraient nécessaires pour atteindre les résultats cités ci-haut.

Le plan identifie cinq types d’obstacles pour expliquer ce sous investissement : (1) les barrières de marché, y compris l’« incitatif divisé » et les coûts de transactions, (2) les barrières concernant les clients, qui sont souvent mal informés, (3) les barrières issues des politiques publiques, qui peuvent parfois avoir un effet dissuasif important, (4) les barrières attribuables à la planification énergétique des États ou régions, qui ne permettent pas à l’efficacité énergétique d’entrer en compétition avec les options d’offres d’électricité, et les barrières propres aux programmes d’efficacité énergétiques eux-mêmes, qui limitent les investissements à cause d’un manque d’informations sur le rendement des différents programmes.

Aller de l’avant

L’appel à l’action de la coalition offre également des recommandations. Il faut tout d’abord reconnaître l’efficacité énergétique comme une « ressource » énergétique de haute priorité. Une intégration explicite de l’efficacité énergétique dans les processus formels de planification énergétique à tous les niveaux permettrait ainsi d’établir une logique qui favorisera une évaluation systématique des bénéfices de cette option et, par conséquent, du financement devant lui être accordé.

Le plan d’action conclut aussi que les avantages des programmes d’efficacité énergétique sont encore méconnus, et que des efforts importants doivent être accordés afin de mieux les communiquer. Les bénéfices sont insuffisamment étayés sur des documents ou reconnus par les clients, les services publics ainsi que les législateurs. Il faut clarifier les arguments économiques en faveur de l’efficacité énergétique et les présenter de manière compréhensible aux acteurs visés.

Un engagement ferme et à long terme envers l’efficacité énergétique est également nécessaire afin de fournir la prévisibilité nécessaire aux investissements importants, privés et publics, réclamés dans le plan d’action. Enfin, il est essentiel de modifier les politiques publiques actuelles qui ont historiquement favorisé le développement des infrastructures énergétiques et la vente d’énergie. Ce désavantage systématique de l’efficacité énergétique face aux investissements visant à augmenter l’offre énergétique doit être éliminé.

Jamais un regroupement aussi hétéroclite et puissant n’a-t-il été formé aux États-Unis dans le but unique de faire la promotion de l’efficacité énergétique. Le contexte énergétique actuel est particulièrement propice à l’avancement de ce type d’initiatives. L’Energy Bill adopté par le Congrès américain en 2005 a certes augmenté les ressources allouées à l’efficacité énergétique, mais il a surtout assuré des subventions de dizaines de milliards $ aux secteurs des énergies fossiles et du nucléaire, celui des énergies renouvelables se voyant attribuer quelques concessions mineures.

Comme dans le domaine des changements climatiques, ce sont les États qui sont à l’avant-garde en matière d’efficacité énergétique et le fédéral qui tarde à emboîter le pas. D’où l’élaboration d’un plan national par cette coalition, dont l’initiative ne peut être qu’applaudie. Alors que deux instances fédérales importantes, le DOE et l’EPA, sont associées à ce projet, il reste à voir si le plan national se verra attribuer les moyens de ses ambitions…ou si ce document rempli de promesses restera lettres mortes.

> Pour en savoir plus
[National Action Plan for Energy Efficiency]

Énergies renouvelables
De nouveaux tarifs de rachat de l’électricité en France

Les nouveaux tarifs de rachat d’électricité produite à partir des énergies renouvelables positionnent la France comme chef de file dans le domaine.

Le tarif de rachat d’énergie produite à partir du solaire photovoltaïque a été doublé à 30 c€/kWh et même 55 c€/kWh en cas d’intégration au bâti. La région Rhône-Alpes a décidé pour sa part de rajouter 30 c€/kWh, pour un total de 60 c€/kWh, soit plus qu’en Allemagne.

En ce qui concerne l’éolien, le tarif varie de 8 à 13 c€/kWh selon les régions (métropole ou outre-mer), mais aussi selon le facteur d’utilisation et l’âge des installations.

Enfin, les tarifs pour le rachat d’électricité produite à partir du biogaz varient de 7,5 à 10,3 c€/kWh selon les régions et selon la puissance. Les installations d’une puissance de 2 MW ou plus ont accès au tarif maximal.

Ces nouveaux tarifs résultent des conclusions de la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique (PPI) pour 2005-2015, annoncée en juin par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.

La PPI de 2002 avait estimé que pour atteindre l’objectif national de 21 % d’énergie renouvelable en 2010, la production électrique de ces sources d’énergie devait être de 103 à 116 TWh. Or, la PPI de 2006 conclut maintenant que cette production doit se situer entre 114 et 116 TWh en 2010. Sans coup de pouce significatif, elle n’atteindrait toutefois que 105,5 TWh.

Enfin, la PPI conclut que le respect de l’objectif de 21 % passe inévitablement par le développement de la filière éolienne, la seule qui possède un réel potentiel de développement, du moins d’ici 2015. Elle recommande aussi de préserver le parc hydroélectrique existant et « d’exploiter au mieux les possibilités de développement qui, tout en restant limitées, peuvent cependant apporter une contribution intéressante ». Selon l’Union française de l’électricité, le potentiel de développement additionnel de l’énergie hydroélectrique à l’horizon 2015 est de 7 TWh, soit 10 % de la production actuelle de 70 TWh.

> Pour en savoir plus
[communiqué avec lien vers le rapport complet de la PPI 2006]
[J.O n° 171 du 26 juillet 2006 page 11133, solaire]
[J.O n° 171 du 26 juillet 2006 page 11131, éolien]
[J.O n° 171 du 26 juillet 2006 page 11134, biogaz]

Efficacité énergétique
Ontario : un potentiel inégalé de production décentralisée

L’Ontario pourrait produire 9 000 megawatts d’électricité si les secteurs industriel et commercial de la province généraient leur propre électricité grâce aux pertes de chaleur et d’énergie, affirme l’expert en énergie Thomas Casten.

Selon lui, jusqu’à 30 % de l’électricité est gaspillée dans les grandes installations industrielles de la province. M. Casten, président de Primary Energy Ventures, voit un parallèle entre l’Ontario et le Danemark, qui possède un profil industriel semblable mais où la production décentralisée est mieux développée : « Si l’Ontario était au même niveau que le Danemark, la province aurait 13 000 à 14 000 MW de production d’électricité et de chauffage décentralisée. Or, l’Ontario n’en possède actuellement que 2 000 MW ».

Thomas Casten considère le recyclage d’énergie, c’est-à-dire la réutilisation de la chaleur créée par certains procédés industriels énergivores, comme l’« arme secrète » des planificateurs en énergie. En récupérant et en réutilisant la chaleur, l’efficacité énergétique d’un système peut passer de 33 % à 65 % et même 80 %. Les pertes d’efficacité dues à la transmission de l’énergie sont également réduites de manière importante.

> Pour en savoir plus
http://www.thestar.com/NASApp/cs/ContentServer?pagename=thestar/Layout/Article_Type1&c=Article&cid=1154470209773&call_pageid=968350072197&col=969048863851 – [article] [article]

Transports
La Tesla : une voiture aux performances électrisantes

Jamais une voiture complètement électrique n’aura fait tourner autant de têtes. Dotée d’un look décidément « sport », la Tesla Roadster compte parmi ses fans le gouverneur de la Californie Arnold Schwarzenegger, qui était présent au lancement officiel de la voiture en juillet.

Outre son apparence séduisante, les performances de la Tesla sont encore plus impressionnantes. Elle peut effectivement se vanter de faire le 0-100 km/h en seulement 4 secondes et son moteur peut atteindre 13 500 tr/min. Ses batteries au lithium hautement performantes lui procurent par ailleurs une autonomie de 400 km, et elles se rechargent en seulement 3,5 h. Afin de ne pas contraindre les déplacements de son propriétaire, une trousse portative lui permet de se recharger partout où existe une alimentation électrique standard.

Avec un prix de 100 000 $US et seulement 100 exemplaires actuellement disponibles, l’accessibilité n’est toutefois pas une des qualités de la Tesla. Le modèle de série qui sera commercialisé au début de 2007 sera un peu plus abordable, avec un prix de 85 000 $US. La compagnie promet toutefois de mettre sur le marché une berline quatre portes fabriquée aux États-Unis d’ici 2008.

Puisque la moitié de l’électricité produite aux États-Unis provient du charbon, certains observateurs remettent en question l’aspect « vert » de la Tesla. C’est pourquoi l’entreprise californienne, par ailleurs financée par l’un des fondateurs de Google ainsi que le cofondateur de PayPal, fournit des panneaux photovoltaïques permettant une recharge suffisante pour donner une portée de 130 km à la Tesla. Cette autonomie permet d’assurer une grande majorité des déplacements automobiles quotidiens.

> Pour en savoir plus
http://www.teslamotors.com/index.php?js_enabled=1 – [Site de Tesla Motors] http://www.latimes.com/classified/automotive/highway1/la-hy-tesla26jul26,0,1225991.story?coll=la-home-headlines – [article] [Site de Tesla Motors]
[article]



Une allocation personnelle de carbone en Grande-Bretagne

Le ministre britannique de l’Environnement, David Miliband, propose de mettre en place un système au sein duquel une quantité égale de carbone serait attribuée à chaque citoyen britannique. Chaque personne verrait sa « carte carbone », semblable à une carte Air Miles par exemple, débitée de la quantité d’émissions de GES découlant de ses achats d’essence ou de billets d’avions, entre autres.

Les Britanniques qui émettent moins de GES pourraient vendre leurs « crédits » supplémentaires à une banque centrale du carbone qui ensuite revendrait ces titres aux gens émettant plus de GES que l’allocation initiale. La quantité de carbone par personne diminuerait graduellement afin de réduire les émissions totales.

Le ministre Miliband a demandé à quatre ministères du gouvernement Blair d’étudier la question plus en profondeur. Selon le ministre travailliste, ce système devrait être préféré à une taxe carbone, une proposition de l’opposition conservatrice, parce qu’il permet aux gens de faire des échanges ou des compromis plutôt que de pénaliser certains biens ou activités. Le ministre demande au gouvernement d’étudier la faisabilité d’un projet pilote quelque part en Grande-Bretagne, probablement sur une île, afin d’éviter que les gens ne fassent le plein d’essence dans des endroits sans restrictions.

Le ministre nie que cette initiative pourrait avoir un impact néfaste sur les gens défavorisés, en les obligeant par exemple à se priver de chauffage, affirmant qu’au contraire les études préliminaires indiquent que les plus pauvres sortiraient gagnants de ce nouveau système : « Ce ne sont pas les pauvres qui sont les plus grands émetteurs de carbone. Ce ne sont pas les pauvres qui possèdent les plus grosses voitures ou se payent les plus grandes vacances ou le plus de billets d’avions […] ».

Par ailleurs, la popularité de cette initiative auprès de la population demeure incertaine, tout comme ses implications possibles sur la vie privée. Outre la réduction des émissions de GES, le gouvernement pourrait potentiellement tirer des revenus de ce programme grâce à la vente des crédits non utilisés et non revendus par la banque centrale du carbone. Selon Colin Challen, président du groupe de travail sur les changements climatiques au Parlement britannique, l’introduction d’un tel système n’est qu’une question de temps : « Il est inévitable que ce soit mis sur pied afin que les consommateurs, en concert avec les autres secteurs, assument la responsabilité de leurs actions ».

> Pour en savoir plus
[article]
[article]

Le Royaume-Uni et la Californie s’unissent contre les changements climatiques

Le gouverneur républicain de la Californie Arnold Schwarzenegger et le premier ministre britannique Tony Blair ont paraphé une entente visant à accroître la collaboration entre deux des États les plus souvent cités comme étant à l’avant-garde de la lutte contre les changements climatiques.

Si le gouvernement Blair nie qu’il « contourne » le gouvernement fédéral américain, dont la position récalcitrante dans le dossier des changements climatiques est notoire, M. Schwarzenegger affirme pour sa part que « la Californie n’attendra pas après notre gouvernement fédéral pour entreprendre des actions vigoureuses contre le réchauffement planétaire ». Aucun représentant de l’administration Bush n’a pu se libérer pour le dévoilement de l’accord.

Le pacte ne contient pas d’objectif quantifié, mais promet une collaboration plus étroite pour assurer un meilleur échange d’informations sur les mécanismes de marché, la technologie et la science des changements climatiques.

La Californie est le 12è plus grand émetteur de GES au monde, avec près de 500 mégatonnes d’éq./CO2 en 2002. Si cet État était un pays, il serait la 7è économie du monde, devant le Canada, l’Espagne, la Corée du Sud et le Brésil, notamment.

> Pour en savoir plus
[communiqué]
[article]

Un système d’échange de crédits d’émissions en Chine... excluant le CO2

Hong Kong et la province industrielle de Guangdong ont annoncé leur intention de mettre en place un projet pilote de système d’échange de crédits d’émissions, qui entrerait partiellement en fonction avant 2007. Les deux provinces chinoises se sont données en 2002 des objectifs ambitieux en matière de lutte contre la pollution atmosphérique : réduire de 40 % les émissions de dioxyde de soufre (SO2) et de 20 % celles d’oxyde d’azote (NOx) d’ici 2010, en utilisant 1997 comme année de référence. L’inclusion du dioxyde de carbone a été rejetée pour la première phase pilote, mais son intégration fait partie des objectifs à terme. Les modalités précises du système seront dévoilées prochainement.

Cette initiative s’inscrit dans une collaboration accrue depuis quelques années entre Hong Kong et la province voisine, Guangdong, où l’activité manufacturière et industrielle est très importante. La proximité des deux provinces fait en sorte qu’elles « partagent le même air, et donc le même sort », a affirmé le leader politique de l’ancienne colonie britannique, Donald Tsang. Plusieurs des usines actives dans cette province appartiennent d’ailleurs à des entreprises et hommes d’affaires de Hong Kong, l’un des principaux centres financiers de Chine.

Ce système permettra aux centrales électriques de Hong Kong, responsables de 92 % des émissions de SO2 et de la moitié de celles de NOx dans la ville, de réduire à faibles coûts leur pollution atmosphérique en achetant des crédits d’émissions des usines de Guangdong. L’économie moderne de Hong Kong fait en sortes que les réductions d’émissions coûtent moins cher à Guangdong, où les installations sont moins efficaces. Tout en réduisant la pollution atmosphérique dans la région, cette initiative permettra également de moderniser les équipements de la province industrielle.

Ce système est calqué sur celui instauré aux États-Unis dans les années quatre-vingt-dix qui a permis de réduire de manière notable les émissions de SO2. Le succès de ce programme a d’ailleurs inspiré le système de crédits d’émissions de GES du protocole de Kyoto et de l’Union européenne.

Par ailleurs, Guangdong, tout comme le reste de la Chine continentale, adoptera les normes d’émissions pour les véhicules Euro III en juillet 2007, tandis que les normes Euro IV entrent en vigueur cette année à Hong Kong. Les normes Euro IV sont appliquées par l’Union européenne depuis 2005, et limitent drastiquement les émissions polluantes des nouveaux modèles.

Les émissions de CO2 ne sont pas limitées par ces normes, mais elles font partie d’une entente volontaire entre les voituriers et l’UE, selon laquelle la flotte de chaque manufacturier doit atteindre une moyenne de 140g/km pour 2008-09, soit environ l’équivalent d’une Honda Civic standard.

Rappelons que la Chine, si elle n’a pas d’objectif quantifié de réduction de ses émissions de GES dans le protocole de Kyoto, multiplie depuis quelques années les investissements en matière d’énergie renouvelable. Le géant asiatique est également parvenu à améliorer de manière importante l’« intensité carbonique » de son économie dans les deux dernières décennies. Malgré tout, à cause de sa croissance économique fulgurante, la Chine est actuellement le deuxième plus grand émetteur de GES dans le monde, devant l’Union européenne.

> Pour en savoir plus
[article]]
[article]
a href="http://ec.europa.eu/environment/climat/pdf/com_aviation_fr.pdf">[document de la Commission de l’UE]

La fonte des glaciers du Groenland s’accélère

Le Groenland perd environ 240 kilomètres cubes de glace par année, affirme une équipe de chercheurs américains dans le magazine Science. Ce rythme est trois fois plus rapide que ce qui avait été estimé en examinant les données de 2002 et 2003 du satellite Grace (Gravity Recovery and Climate Experiment) de la NASA.

Jianli Chen, de l’Université du Texas à Austin, attribue cette observation à une accélération de la fonte mais également à une meilleure analyse des données disponibles. La BBC signale que les résultats de l’équipe du Dr. Chen concordent remarquablement bien avec ceux d’une étude publiée plus tôt cette année et qui utilisait des données d’autres satellites afin d’estimer le changements de masse dans les glaciers du Groenland.

Ce phénomène aurait contribué à lui seul à l’élévation du niveau de la mer de 0,6 millimètre par année, soit le tiers de la moyenne de 1,8 mm observée annuellement depuis deux cent ans sur la planète.

> Pour en savoir plus
[article]
[article]

Stocker le carbone dans les abysses

Des chercheurs américains croient qu’il faudrait étudier sérieusement la possibilité d’enfouir le dioxyde de carbone à 3 000 m sous le plancher océanique, ce qui permettrait selon eux de régler les problèmes de fuite potentielle soulevés par les autres systèmes de stockage marin actuellement à l’étude.

La combinaison d’une haute pression et de basses températures transformerait le CO2 en liquide plus dense que l’eau. Un composé ressemblant à de la glace ferait en sorte que les molécules d’eau piègeraient celles de dioxyde de carbone, même dans l’éventualité de forts tremblements de terre.

Les chercheurs concluent que cette option constitue « un réservoir permanent et pratiquement illimité pour le stockage de carbone ». Ils avouent toutefois que la viabilité économique de cette option est encore loin, et qu’elle nécessiterait des restrictions très sévères sur les émissions de GES avant d’être considérée.

> Pour en savoir plus
http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/5255444.stm – [article ; stockage de carbone] http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?file=/c/a/2006/08/11/MNGNNKGL391.DTL – [article ; stockage de carbone] [article]
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