Volume 6 Numéro 3 - 22 février 2007

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SOMMAIRE

Enjeux-ÉNERGIE
> L'énergie éolienne jouira d'un accès plus équitable aux réseaux de transport
> Pays-Bas : des écoliers plus verts que le ministère de l'Environnement
> Focus > Vers un secteur financier durable ?
> Des éoliennes plus efficaces pour les régions moins venteuses
> Énergie des marées : un potentiel de 365 TWh par année au Canada
> UE : 20 % sous 1990… et peut-être même 30 %
> Un réseau sans-fil qui carbure au biodiesel
> Une technologie lumineuse ! éthanol
> L'Australie banira les ampoules incandescentes avant 2010
> Un championnat Indy 100 % éthanol


Enjeux-CLIMAT
> La Colombie-Britannique annonce le plan le plus complet en Amérique du Nord


NOUVELLE du Centre

Le Centre Hélios en Argentine

Le 8 mars prochain à Buenos Aires, Philip Raphals, directeur général du Centre Hélios, participera à un séminaire international sur l'avenir des marchés énergétiques en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Cet événement est organisé par l'Organisation latinoamericaine de l'énergie (OLADE), dans le cadre d'un projet conjoint avec l'ACDI et l'Université de Calgary. M. Raphals y présentera son étude sur l'expérience nord-américaine en matière de restructuration des marchés énergétiques, publiée en 2005 et disponible sur les sites d'OLADE et du Centre Hélios. (Cliquez ici pour consulter le rapport>.


À PROPOS du bulletin

Le bulletin Enjeux-ÉNERGIE est publié par le Centre Hélios, une société indépendante de recherches et d'expertise-conseil en énergie.

Les travaux du Centre sont axés sur l'analyse et la conception de stratégies, de politiques, d'approches réglementaires et de mesures économiques favorisant le développement durable et équilibré du secteur énergétique.

Les clients du Centre incluent les gouvernements, les organismes d'intérêt public et les producteurs et distributeurs d'énergie, parmi d'autres. Le Centre Hélios est un organisme à statut charitable reconnu par Revenu Canada et Revenu Québec. Tout don versé au Centre est déductible pour fins d'impôts.

- Parution toutes les trois semaines -

Coordonnateur et rédacteur :
Alexis BEAUCHAMP

Direction :
Philip RAPHALS

Production :
Sophie GEFFROY et Maxime RIVET


REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier le partenaire suivant son fidèle appui à cette publication :


 


Nous remercions également nos abonnés corporatifs :

> Environnement Canada
> Fasken Martineau DuMoulin S.E.N.C.R.L.
> Mouvement Desjardins
> Innergex II

Nous tenons aussi à remercier la Fondation EJLB pour son soutien à Enjeux-ÉNERGIE.

Transport d’électricité
L'énergie éolienne jouira d'un accès plus équitable aux réseaux de transport

La Régie de l'énergie du Québec et son homologue fédéral américain, la FERC, viennent toutes les deux d'annoncer des décisions qui auront un impact direct sur l'accès de l'énergie éolienne aux lignes de transport d'électricité.

L'autorité réglementaire fédérale des États-Unis en matière d'énergie, la FERC (Federal Energy Regulatory Commission), a rendu public le 15 février une importante décision à propos des normes encadrant le transport d'électricité. Certains éléments de cette décision pourraient d'ailleurs influencer l’évolution du régime réglementaire au Québec, qui suit de près celui de la FERC.

Des modifications importantes de la FERC

Le principal objectif de cette décision de la FERC est d’éliminer la discrimination que peuvent exercer les transporteurs intégrés, ceux qui produisent et transportent de l’électricité, envers d’autres producteurs. Ces changements obligeront une meilleure transparence à plusieurs niveaux, ce qui facilitera notamment l’accès des producteurs éoliens au réseau.

Ainsi, les règles actuelles permettent à un transporteur de refuser la demande d'un producteur d'électricité pour un service ferme de transport si la capacité de transport requise n'est pas disponible ne serait-ce qu'une heure durant la durée du contrat. Il s'agit là d'une barrière importante que la FERC veut éliminer en obligeant qu'une option de service ferme conditionnel soit offerte aux producteurs. Ces derniers pourront ainsi accepter que leur électricité soit transmise par le réseau sauf dans des circonstances exceptionnelles qui seraient spécifiées dans le contrat avec le transporteur. Cette mesure devrait permettre un accès plus facile au réseau pour les sources d'énergie intermittente comme l'éolien tout en maximisant l'utilisation efficace du réseau.

Une transparence accrue sera également exigée concernant la planification de la transmission d'électricité. Cette transparence favorisera une meilleure coordination entre producteurs, transporteurs et consommateurs. Le président de la FERC, Joseph T. Kelliher, a affirmé lors de l'annonce de la décision qu'« il sera maintenant possible d'ouvrir la boîte noire qui a frustré depuis si longtemps les clients des transporteurs ».

Les réformes annoncées dans la décision de 1255 pages permettront aussi de s'assurer que les charges supplémentaires reliées aux écarts entre la production prévue et livrée reflètent les coûts réels causés par ces écarts. Pour la première fois, la FERC exempte les producteurs d'énergie intermittente, notamment de la filière éolienne, des pénalités qui autrement s'appliquent chaque fois que l'écart de livraison dépasse 7,5 %. La FERC justifie cette exemption en citant les « circonstances particulières propres à ces ressources ».

La Régie ouvre la porte à des changements

Dans une décision rendue publique le 20 février, la Régie de l’énergie du Québec invite le Grand Conseil des Cris (Eeyon Istchee) et l'Administration régionale crie (GCC(EI)/ARC) à lui proposer des modifications concrètes afin de faciliter le développement et l'intégration de la production éolienne à petite échelle. La Régie demande explicitement la collaboration du Transporteur, la division TransÉnergie d'Hydro-Québec, afin que celui-ci mette à la disposition du GCC(EI)/ARC l'information utile à cette fin.

L'objectif de ces mesures sera de réduire les barrières réglementaires qui existent actuellement et qui empêchent d'offrir un accès non-discriminatoire au réseau de TransÉnergie. Les modifications proposées par GCC(EI)/ARC pourront ensuite être débattues devant la Régie.

> Pour en savoir plus
[communiqué de la FERC]
[Décision de la FERC]
[Décision de la Régie]


Initiatives
Pays-Bas : des écoliers plus verts que le ministère de l'Environnement

Des élèves hollandais sont parvenus à réduire du tiers la consommation énergétique de leur école, gagnant ainsi leur pari face au Secrétaire de l'Environnement, qui a pour sa part réduit de 20 % l'énergie consommée par son ministère.

Le Secrétaire Pieter Van Geel avait promis de donner 2000 € aux élèves s'ils gagnaient, alors que ceux-ci s'engageaient à le transporter en rickshaw durant une journée. Les élèves ont annoncé qu'ils utiliseront leur cagnotte afin de se procurer un panneau d'affichage qui leur permettra de suivre en détails l'énergie produite par les éoliennes installées sur le toit de l'école, éoliennes qui s'y trouvaient bien avant le défi lancé au ministère de l'Environnement.

Les élèves de l'école Helen Parkhurst faisaient donc face à toute une épreuve en voulant réduire la consommation d'un établissement qui était déjà à l'avant-garde en matière d'environnement. Les élèves participants, dont la moyenne d'âge est de 14 ans, y sont toutefois parvenus en convainquant l'administration de l'école de fermer les ordinateurs et les lumières lorsque ceux-ci n'étaient pas nécessaires.

Les répercussions du défi ont dépassé le cadre de l'école visée au départ lorsque les étudiants ont décidé de faire une tournée d'autres écoles et de plusieurs commerces des environs afin de les convaincre de réduire leur consommation énergétique. Les familles de plusieurs des élèves ont également accepté de modifier leurs comportements afin de diminuer leur utilisation d'énergie.

Le Secrétaire Van Geel a pour sa part fait faire une évaluation énergétique de son ministère, qui s'est avéré être déjà efficace d'un point de vue énergétique. Les gains en efficacité et en conservation était donc plus difficiles à réaliser, mais le ministère est tout de même parvenu à réduire du cinquième sa consommation.

> Pour en savoir plus
[article]


Focus
Vers un secteur financier durable ?

Malgré les progrès réalisés au cours des dernières années, la plupart des entrepri-ses canadiennes n'ont pas intégré le développement durable dans leurs politiques, programmes ou processus de décisions. Puisque les investisseurs peuvent jouer un rôle déterminant sur le comportement des entreprises et de secteurs entiers, plusieurs initiatives récentes ont tenté d'élaborer des codes de conduite afin d'encourager la prise en compte plus systématique des facteurs environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance (ESG).

La Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie (TRNEE), entité consultative du gouvernement fédéral, vient de publier un rapport sur les marchés financiers et la durabilité, résultat de deux ans de travaux et consultations qui ont impliqué 200 représentants de tous les milieux concernés par cette problématique.

Deux questions centrales

Le rapport se veut un « état du débat », dont l'utilité est d'entamer des discussions autour de ses conclusions et recommandations.

La TRNEE a tenté de répondre à deux questions essentielles : 1) le respect de politiques de responsabilité des entreprises (RE) est-il financièrement rentable pour les affaires ? et 2) le respect de ces politiques est-il récompensé par les décisions d'attribution d'investissement prises par les gestionnaires de fonds sur les marchés financiers ?

La conclusion du rapport quant à la première question est quelque peu ambiguë : les entreprises qui respectent leurs politiques de RE ne sont pas récompensées par le marché, mais par contre « une entreprise qui fait fi du respect des bonnes politiques de RE est souvent punie par les marchés ». Selon la TRNEE, cette punition se fait « seulement indirectement et en termes relatifs ». La TRNEE se base sur une étude qu'elle a commandée et qui a contribué « de façon modeste à établir les liens entre la divulgation de renseignements relatifs au développement durable et les profits ». Il s'agit donc de constats relativement timides.

La conclusion du rapport concernant la seconde question est aussi nuancée : « le respect des bonnes politiques de RE n'est pas récompensé par les décisions d'affectation des investissements prises par les gestionnaires de fonds », mais cette situation commence à changer. La TRNEE cite notamment l'intégration du développement durable dans la politique d'investissement de l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada depuis 2006.

Recommandations plus concrètes

Outre ces constats mitigés, l'intérêt du rapport se trouve davantage dans ses sept recommandations afin d'atteindre une meilleure prise en compte des facteurs ESG dans le monde financier.

La TRNEE propose notamment que les autorités des différents paliers de gouvernements adoptent une réglementation exigeant que les régimes de pension divulguent annuellement dans quelle mesure elles prennent en considération les facteurs ESG dans le cadre de leurs investissements. Les régimes de pension représentent la catégorie d'investisseurs la plus importante, et c'est pourquoi la TRNEE propose d'encadrer leurs investissements en premier lieu. Il est également pertinent de se rappeler que les régimes de pension, par leur nature même, se doivent d'adopter un horizon temporel à plus long terme lorsqu'elles analysent le retour sur l'investissement.

Un peu dans le même sens, la TRNEE propose d'harmoniser les pratiques de rémunération des gestionnaires de fonds afin que celle-ci soit liée à la performance à long terme de leurs investissements.

Le rapport demande également que le gouvernement fédéral donne l'exemple en intégrant les facteurs ESG dans les subventions qu'il accorde relativement aux marchés financiers et aux régimes de pension fédéraux.

L'effort de la TRNEE est louable et sert à baliser un débat naissant à propos du rôle transformateur que pourraient jouer les marchés financiers en matière de développement durable. Le rapport s'inscrit d'ailleurs dans la démarche qui a mené l'ONU à chapeauter l'élaboration des principes pour l'investissement responsable, rendus publics en avril 2006.

Le Canada accuse toutefois un retard sur la scène internationale, notamment par rapport à l'Europe et au Japon, où les facteurs environnementaux ont été mieux intégrés dans les pratiques d'investissement, souligne la TRNEE. Alors que le gouvernement fédéral veut faire du Canada une « superpuissance énergétique », notamment par le développement accru des sables bitumineux, la discussion que veut lancer la TRNEE arrive à point.

Au-delà du secteur énergétique toutefois, une intégration systématique des facteurs ESG dans le secteur financier est une condition sine qua non à la construction d'une société du développement durable. Alors que la rhétorique autour du développement durable est à son paroxysme, le véritable défi sera de transformer ces paroles en gestes.

> Pour en savoir plus
[communiqué]
[rapport]
[Principes pour l'investissement responsable]


Énergie éolienne
Des éoliennes plus efficaces pour les régions moins venteuses

Un nouveau prototype de pales d'éoliennes promet de faciliter l'exploitation rentable de sites où le vent est régulier mais moins puissant, comme le mid-ouest américain. Ces nouvelles pales se distinguent par leur bout légèrement courbé, ce qui permet d'encaisser plus facilement les turbulences sans imposer un stress important aux pales, qui sont plus longues que le modèle classique.

Puisque le design « courbé » permet de réduire l'impact des rafales de vent intermittentes sur l'éolienne, les pales peuvent être allongées, ce qui permet de capturer plus d'énergie du vent avec la même hélice (ou rotor). Chaque pale mesure 27,1 m, ou 3 m de plus que les pales « normales », et elles sont faites de fibre de verre et de résine époxyde. Selon Tom Ashwill, en charge de la recherche sur les pales pour ce projet, cette augmentation de l'efficacité atteint entre 5 et 10 % sans pour autant diminuer l'espérance de vie des pales.

Les sites visés par le développement de ces nouvelles éoliennes jouissent de vents d'environ 5,8 mètres par seconde, à une hauteur de 10m. Les sites qui ont ces caractéristiques sont très abondants aux États-Unis, au point où leur exploitation multiplierait par 20 la surface continentale qui pourrait être exploitée de manière rentable dans ce pays.

> Pour en savoir plus
[communiqué]


Énergies renouvelables
Énergie des marées : un potentiel de 365 TWh par année au Canada

Le potentiel technique de l'énergie des marées au Canada serait de 42 000 MW, selon la firme de consultants Triton, la plupart de cette énergie se trouvant au Nunavut.

Cette capacité pourrait fournir 365 TWh d'électricité par an, si son potentiel était pleinement achevé. En guise de comparaison, rappelons que la demande totale d'électricité au Canada était de 488 TWh en 2005.

Réalisée pour Ressources naturelles Canada et le Centre d'hydraulique canadien, la première phase de l'« Atlas de l'énergie de l'océan du Canada » révèle une importante capacité de développement d'une filière actuellement marginale.

Il est toutefois important de mettre certains bémols à ces estimations. Triton souligne d'entrée de jeu qu'il s'agit d'une évaluation des ressources disponibles, les calculs reposant sur des estimations préliminaires des courants des marées. La faisabilité économique n'a pas été pris en compte dans le cadre de cette phase initiale, ni les impacts environnementaux, les limites technologiques, les facteurs climatiques, l'accessibilité au réseau électrique ou encore les effets potentiels de l'exploitation de cette énergie sur les courants. L'objectif de cet exercice est donc de fournir une première vue d'ensemble pour commencer à cerner le potentiel de cette filière au Canada.

Le Québec jouirait d'un potentiel de 4 288 MW d'énergie tirée des marées selon cette étude, soit le deuxième territoire en importance après le Nunavut, qui lui aurait accès à plus de 30 000 MW. La plupart du potentiel québécois se trouve dans la Baie d'Ungava (4112 MW), mais 153 MW d'énergie pourraient tout de même être générés grâce au fleuve Saint-Laurent.

La ressource la plus intéressante se trouve probablement sur l'île de Vancouver en Colombie-Britannique, les 3580 MW potentiels étant beaucoup plus proches des centres urbains que les ressources se trouvant dans les mers nordiques du Canada. Les 2725 MW de la Baie de Fundy, entre le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, sont également dignes d'intérêt, même si la densité de population est moins grande à cet endroit que dans la région de Victoria et Vancouver.

Le rapport de Triton recommande d'ailleurs de concentrer les efforts sur ces deux régions, ainsi que sur la Baie d'Ungava et le détroit d'Hudson, où les ressources sont inversement proportionnelles à la proximité de la population.

> Pour en savoir plus
[rapport de Triton]


Changements climatiques
UE : 20 % sous 1990… et peut-être même 30 %

Les 27 pays membres de l’Union européenne (UE) se sont entendus afin de réduire leurs émissions de GES de 20 % sous le niveau de 1990, tout en laissant la porte ouverte à des réductions plus profondes si une entente post-Kyoto est adoptée.

L’Europe s’engage à réduire de manière unilatérale ses émissions de GES, mais elle affirme explicitement être ouverte à des coupures plus importantes si un accord international contraignant inclut des réductions « comparables » pour les autres pays développés, nommément les États-Unis, et des engagements des pays en développement à la hauteur de leurs responsabilités et de leurs capacités.

> Pour en savoir plus
[communiqué]
[article]


Innovation
Un réseau sans-fil qui carbure au biodiesel

Des projets pilotes promettent de rendre plus accessible la téléphonie portable aux populations rurales dans les pays en développement tout en diminuant les impacts environnementaux du maintien de ces réseaux sans-fil.

Un projet au Nigéria utilisera du biodiesel fabriqué à base d'huile de soya pour alimenter la génératrice qui permet à la station de base de relayer les appels. Un autre projet en cours dans la ville de Pune, en Inde, a permis d'effectuer la transition du diesel vers le biodiesel produit sur place grâce à des huiles extraites de coton et des arbres neem et jatropha.

Le Fonds de développement de l'Association GSM a initié ces projets en partenariat avec des fournisseurs locaux de service sans-fil. Le GSM est le principal standard utilisé par les téléphones portables dans le monde, avec plus de deux milliards d'utilisateurs.

Puisque le réseau électrique est inexistant ou peu fiable dans les parties rurales des pays en développement, les fournisseurs de service sans-fil dans ces régions se rabatent souvent sur des génératrices au diesel. Les coûts de carburants et d'entretien ainsi que les difficultés d'approvisionnement poussent toutefois un nombre grandissant d'entreprises à chercher des solutions alternatives.

Les avantages à miser sur les biocarburants sont multiples. Les projets pilotes en Inde et au Nigéria démontrent que cette approche augmente l'acceptabilité sociale des entreprises en s'approvisionnant auprès de fournisseurs locaux pour leur biocarburant, diminue la pollution atmosphérique et offre le bénéfice de pouvoir être instaurés rapidement et à des coûts similaires aux options traditionnelles. Les coûts d'opération sont toutefois beaucoup moindres que de fonctionner au diesel, selon Linda Brown, de Motorola.

En Inde, le nombre d'utilisateurs de portables est passé de 13 millions en 2003 à près de 130 millions aujourd'hui. Cette forte croissance promet d'accélérer les investissements dans des solutions novatrices qui permettront de répondre adéquatement à la demande. L'Association GSM a déjà annoncé qu'elle prévoyait avoir dix stations de base fonctionnant au biodiesel dans ce pays d'ici l'été.

> Pour en savoir plus
[article]
[programme de l'Association GSM]


Innovation
Une technologie lumineuse !

Le nouveau système d’éclairage de ce stationnement dans la ville de Raleigh en Caroline du Sud nécessite 40 % moins d’électricité, et la différence de luminosité est…éclatante !

Avant

Après

> Pour en savoir plus
[site Internet]


Brève
L'Australie banira les ampoules incandescentes avant 2010

Le gouvernement australien a récemment annoncé qu'il imposerait progressivement de nouvelles normes d'efficacité énergétique pour les ampoules qui feront en sortes que les ampoules incandescentes, les ampoules les plus couramment utilisées, ne pourront plus être vendues en 2010.

Les ampoules fluocompactes, qui remplaceront les incandescentes, coûtent plus cher mais durent quatre à dix fois plus longtemps et utilisent 80 % moins d'électricité pour une luminosité équivalente.

Plus de 75 % de l'électricité en Australie est générée grâce au charbon, et 14 % avec du gaz naturel. Cette mesure d'efficacité énergétique aura donc un impact direct sur les émissions de GES, le gouvernement évaluant les réductions potentielles à quatre millions de tonnes par année.

L'Australie sera le premier pays à interdire les ampoules incandescentes, tandis que la Californie et l’Ontario ont signifié leur intérêt à faire la même chose.

> Pour en savoir plus
[article]
[article]


Brève
Un championnat Indy 100 % éthanol

Le circuit Indy, semblable à la Formule 1, a annoncé que toutes les voitures de son championnat vont dorénavant carburer à l'éthanol pur. IndyCar utilise un carburant comprenant 10 % d'éthanol depuis l'an dernier, et un récent test avec tous les pilotes Indy s'est révélé un succès sur toute la ligne : les conducteurs et techniciens n'ont vu aucune différence dans la performance de leurs bolides lorsque ceux-ci utilisent un carburant qui est uniquement de l'éthanol à base maïs.

> Pour en savoir plus
[communiqué]





La Colombie-Britannique annonce le plan le plus complet en Amérique du Nord

Le premier ministre Gordon Campbell a récemment annoncé plus de trente nouvelles mesures et politiques qui positionnent la Colombie-Britannique comme leader continental, avec la Californie, en matière de lutte contre les changements climatiques.

La province vise une réduction de ses émissions d'un tiers sous le niveau actuel d'ici 2020, ou 10 % sous le niveau de 1990. Des cibles intérimaires seront également fixées pour 2012 et 2016 par l'équipe d'impact sur le climat (Climate Action Team), qui sera mise sur pied afin de concrétiser les nombreuses mesures incluses dans le plan Campbell. Une cible à plus long terme (2050) sera également établie.

La Colombie-Britannique emboîte aussi le pas à plusieurs autres États américains, qui ont annoncé leur intention d'appliquer deux des lois phares de la Californie dans le dossier, soient les standards sur l'économie d'essence des véhicules neufs et sur les émissions de CO2 des carburants. Ce standard sur les émissions de GES des carburants s'appliquera au cycle de vie des carburants, et non seulement à leur utilisation finale, ce qui désavantage de manière importante le pétrole issu des sables bitumineux de la province voisine, l'Alberta.

Toujours dans le domaine des transports, une « autoroute de l'hydrogène » sera établie entre les villes de Whistler et Victoria, ces stations services permettant d'alimenter une flotte de vingt autobus carburant à l'hydrogène. La province veut également électrifier ses ports afin de réduire les émissions de GES des bateaux transportant des conteneurs. Dans le même sens, les relais routiers seront électrifiés afin de permettre aux camionneurs de se reposer sans devoir faire fonctionner au ralenti leurs véhicules. Les mesures annoncées dans le secteur de l'électricité sont peut-être les plus ambitieuses du plan Campbell. La Colombie-Britannique exigera que la totalité de l'électricité produite dans la province ait des émissions de GES nulles dès 2016. Pour parvenir à cet objectif, une nouvelle réglementation obligera les centrales au charbon, dont la construction a récemment été annoncées, à séquestrer 100 % de leurs émissions de GES. Près de 90 % de l'électricité produite dans la province provient de l'hydroélectricité, mais les nouvelles centrales au charbon joueront un rôle croissant dans la production d'électricité au cours des prochaines années.

D'autres mesures, réglementaires et incitatives, favoriseront une meilleure efficacité énergétique du parc immobilier existant et futur. Le gouvernement provincial promet aussi de travailler avec les municipalités afin d'encourager la construction de plus petites maisons, qui utilisent plus efficacement l'énergie et l'eau. Il sera intéressant de suivre l'application de cette mesure, qui va à l'encontre des tendances actuelles dans ce domaine, où les nouvelles maisons sont plus grandes que jamais.

Somme toute, s'il est clair que les intentions du gouvernement provincial sont louables, certains groupes écologistes soulignent que l'inaction du même gouvernement dans ce dossier a fait de la Colombie-Britannique l'une des provinces avec le plus mauvais bilan au Canada : en 2004, ses émissions étaient supérieures de 29,9 % par rapport au niveau de 1990. De plus, certains soulignent que le seul objectif quantifié actuellement en place est pour 2020, un horizon bien lointain en politique. Il sera donc pertinent de voir quelles cibles intérimaires seront élaborées afin d'assurer un suivi à ce niveau.

Alors que le Québec se targue d'avoir le meilleur plan de lutte contre les changements climatiques au Canada, la Colombie-Britannique vient tout à coup d'entrer dans la discussion. Pendant ce temps, le gouvernement ontarien prépare sa propre politique sur la question, et il est à parier que le gouvernement McGuinty voudra à son tour proposer un programme à l'avant-garde. La course à la meilleure politique de lutte contre les changements climatiques est entamée…

> Pour en savoir plus


[rapport]